La question du mariage, sa valeur et sa place dans les Ecritures, est un sujet important, qui ne concerne pas seulement les célibataires chrétiens qui désirent fonder un foyer selon le cœur de Dieu, mais touche aussi tous ceux qui, mariés, veulent comprendre la signification du mariage chrétien, pour mettre leur vie en accord avec la volonté de Dieu et faire de leur mariage, un témoignage vivant de l’amour de Dieu.
Nous sommes tous conscients que nous vivons dans une culture en mutation, à une époque où toutes les valeurs anciennes ont été contestées. L’Eglise, face au libéralisme des mœurs, ne sait pas toujours répondre à des questions brûlantes en rapport avec la famille. Or, faute de connaissances bibliques solides, bien des chrétiens sont en souffrance sur ce sujet qui demeure, malgré ses contestataires, le fondement et la colonne de toute société humaine . Pour l’Eglise, il est difficile d’aborder ce sujet car la société ne porte plus des valeurs qui se fondent sur la Parole de Dieu. La famille n’est-elle pas aussi le fondement de l’Eglise ? Aujourd’hui, elle est appelée à porter une parole claire sur cette question, afin de distinguer d’une part, entre ce qui est de la tradition et ce qui est Biblique, et d’autre part, comprendre au travers de tous les enseignements qui ne cessent de se multiplier sur ce sujet, que Dieu veut redonner à la famille chrétienne, sa vrai dynamique dans l’Eglise, et comme témoignage vivant, pour une société, où tant d’individus crient leurs souffrances affectives.
Il est important de noter d’après le Livre de la Genèse, aux chapitres 2 et 3, que le mariage n’est pas une invention humaine. Après avoir mis le premier couple dans le Jardin, Dieu a établi le mariage, et avant toute institution humaine, et l’a institué dès le début de l’histoire de l’homme, en déclarant que « L’homme quittera son père et sa mère, et s’attachera à sa femme, et ils deviendront une seule chair. »
L’individu, pas plus que l’Etat n’à la compétence nécessaire pour décider qui peut se marier (ou divorcer) et sur quelle base.
Le mariage est donc une institution fondamentale, comme un élément essentiel de la société humaine. La société elle-même sous toutes ses formes repose sur le mariage. D’après le Nouveau Testament, le mariage est également le fondement sur laquelle repose l’Eglise. La « maison » dans la bible, reste la plus petite unité de la société de Dieu qu’est l’Eglise.
C’est pourquoi une attaque contre le mariage est une aussi attaque contre la famille, et vise l’ordre et le plan de Dieu sur le monde et sur l’Eglise.
Contrairement à ce qui a été souvent énoncé, le mariage selon les Ecritures, n’est pas une institution conçue pour propager la race humaine, même s’il est vrai que dès les premiers chapitres de la Genèse, Dieu a effectivement prescrit que la procréation doit constituer un devoir dans le mariage et uniquement dans le mariage (soyez féconds et multipliez-vous). La procréation n’est donc pas la caractéristique fondamentale du mariage. Car si nous réduisons le mariage à un accouplement légalisé, avec deux personnes qui s’engagent mutuellement, nous commettons une erreur qui conduit à des conséquences graves.
D’autre part, le mariage ne doit pas non plus être assimilé aux relations sexuelles. Certes, le mariage est une union qui inclut d’une manière fondamentale l’union sexuelle comme une obligation et un plaisir (1 Corinthiens 7 : 3-5).
Cependant, le mariage diffère de l’union sexuelle, car il est plus important que l’union sexuelle, et va bien au-delà, tout en l’incluant. Comme il inclut aussi l’obligation de perpétuer la race humaine. Mais les deux choses ne sont pas identiques.
Si le mariage et l’union sexuelle étaient identiques, la Bible ne parlerait pas de rapports sexuels illicites. Elle parlerait alors de mariages non légalisés. L’adultère ne serait plus l’adultère mais de la bigamie (ou polygamie). Or, la Bible parle de péché sexuel hors du mariage, et elle n’affirme pas que l’adultère et la bigamie sont identiques..
Un mariage est consommé lorsqu’un homme et une femme échangent leurs vœux devant Dieu, l’un devant l’autre, et entrent dans une relation d’alliance. Le pasteur qui préside le mariage, affirme bien cette réalité spirituelle essentielle du mariage en déclarant après l’échange des vœux qu’ils sont désormais mari et femme.
Le mariage autorise les relations sexuelles puisque l’union de la lune de miel est correcte et sacrée (voir Hébreu 13 :10), mais seulement parce que le jeune couple est déjà marié. Et l’adultère par la suite, tout en exerçant des tensions énormes sur le mariage, ne le dissout pas pour autant. Les relations sexuelles en elles mêmes ne constituent pas un mariage et ne le brisent pas non plus.
Si le mariage ne peut pas être assimilé à l’union sexuelle, et pour la propagation de la race, nous devons alors chercher ailleurs ce nous demander ce qui fait la nature du mariage et ce qu’il signifie.
La réponse à cette question se trouve dans Genèse 2 :18
« Il n’est pas bon que l’homme soit seul ; je lui ferai une aide qui sera son vis-à-vis. »
Autrement dit, l’Ecriture nous révèle par ce verset que la raison d’être du mariage est de résoudre le problème de la solitude.
Ainsi, la Bible nous montre que l’essence du mariage est d’avoir de la compagnie, en laissant l’amour, le désir de l’autre s’exprimer de la façon la plus profonde. La Bible en parle comme de l’Alliance du Compagnonnage.
En Genèse 2 ;24, Dieu déclare que l’homme quittera son père et sa mère et s’attachera à sa femme en conséquence de son affirmation que le célibat n’est pas une bonne chose.
Cependant, Dieu a permis que certains fassent exception à sa règle (Matthieu 19 :11,12 et I Corinthiens 7 :7).
Dans ces deux références du Nouveau Testament, Dieu a appelé certains de ses enfants à une vie de célibat pour le service de Son Royaume. Il est clair, d’après la réponse de Jésus à ses disciples, qu’il y a des exceptions à la règle établie dans Genèse 2 :18, 24. Et comme le célibat est un don de Dieu, il est clair qu’Il a fait une exception à sa propre règle.
Ce don a sans doute en lui, la « capacité » de trouver un autre type de « compagnonnage »différent du mariage, à travers des œuvres spéciales du Royaume auxquelles certains sont appelés. Cela paraît sous entendu dans le verset 12 :
« Car il y a des eunuques qui le sont dès le sein de leur mère ; il y en a qui le sont devenus par la main des hommes, et il y en a qui se sont rendus eunuques (c’est-à-dire évitent de se marier) à cause du Royaume des cieux. »
La dernière partie de ce verset indique que ces célibataires ont reçu en don la capacité de mener une vie épanouie (et non solitaire) en s’impliquant à fond dans le service du Seigneur.
Mais que signifie donc la conclusion du verset 12 : « Que celui qui peut comprendre comprenne ».
Il signifie que celui qui n’a pas reçu de Dieu, ce don du célibat, pêche s’il évite intentionnellement le mariage, et celui qui a reçu cet appel au célibat, au moyen du don, pêche en contractant un mariage.
Cependant, Genèse 2 :18 n’est nullement en contradiction avec 1 Corinthiens 7 :8,26 :
– Genèse 2 :18 s’applique à la plupart des gens et en général et cela s’est toujours avéré exact.
– 1 Corinthiens 7 : 8,26 est ici l’exception qui est mentionnée, et s’applique à des circonstances extraordinaires, « à cause des calamités présentes ».
Mais il se peut que dans les périodes de grandes persécutions, les chrétiens doivent s’écarter de la règle générale ! Ce fut certainement le cas, dans le passé.
Nous voyons dans le Livre des Proverbes au chap. 2, verste 17 par exemple, que le mariage est un compagnonnage.:
« L’étrangère… abandonne le compagnon de sa jeunesse et oublie l’alliance de son Dieu. »
Le mot traduit par compagnon/ compagne, comporte l’idée en hébreu de quelqu’un qui a été apprivoisé (comme pour les animaux) ou quelqu’un qui a une relation proche avec quelqu’un.
Dans Malachie 2 :14, le concept du mariage en tant que compagnonnage apparaît également:
« L’Eternel a été témoin entre toi et la femme de ta jeunesse, que tu as trahie, bien qu’elle soit ta compagne et la femme de ton alliance. »
Ici, le mot compagne/compagnon en hébreu signifie que c’est une personne avec laquelle on noue une union intime.
Ces deux passages décrivent ce qu’est le mariage dans les Ecritures : le mariage devrait signifier à tous deux, le désir de satisfaire le besoin de compagnie de l’autre. L’amour dans le mariage, met l’accent sur la nécessité de donner à l’époux/l’épouse la compagnie dont il/elle a besoin pour ne pas souffrir de solitude. Ceci est fondamental et doit être enseigné aujourd’hui dans nos églises !
Cependant, posons nous la question de l’engagement au mariage et des fiançailles.
Aujourd’hui les chrétiens n’ont aucune idée de ce que signifie des fiançailles bibliques.
Or dans les Ecritures, les fiançailles signifient engagement.
Les fiançailles représentent souvent pour nous une période d’essai, et beaucoup considèrent cela comme la fréquentation officialisée de quelqu’un que l’on a plus ou moins l’intention d’épouser. Mais cela ne constitue pas pour autant, un véritable engagement.
Dans la Bible, par contre, les fiançailles constituent un engagement total. C’est en fait, la première étape du mariage, c’est-à-dire sans l’union sexuelle. L’alliance du mariage était établie par les fiançailles et celles-ci ne pouvaient être rompues, sinon par la mort ou le divorce (Deut.22 :23,24 ; Matt.1:16-24). La fiancée est appelée la « femme » de l’homme à laquelle elle est fiancée.
Joseph est clairement désigné comme le « mari » de Marie, bien qu’il fût clairement dit qu’ils n’avaient pas eu d’union sexuelle. (Matt 1 :25).
Les personnes engagées pendant les fiançailles encouraient les mêmes peines que les personnes mariées, quant aux relations sexuelles illicites que la loi mosaïque traitait comme adultère.
Malachie 2 :14 décrit le mariage comme une alliance. Cette alliance demeure scellée par contrat au moment des fiançailles, mais les deux ne commencent à remplir les conditions de l’alliance qu’après la célébration du mariage quand ils commencent à vivre vraiment ensemble.
En Conclusion
Le mariage est une alliance du compagnonnage. Le mariage, commencé par les fiançailles (qui faisaient appel au divorce pour être rompu !) ne commençait pas par une union sexuelle (Matt.1 :25). Seul le divorce mettait fin à l’union sexuelle.
Tous ces faits établissent clairement que le mariage était fondamentalement une entente contractuelle et non une union sexuelle. (Entente contractuelle appelée par Malachie 2 :14 un mariage « par alliance ». C’est-à-dire que chacun prête serment à l’autre, pour s’engager à vivre ensemble).
Il est important de noter que dans Proverbes 2 :17, Malachie 2 :14, Ezéchiel 16 :8,9, et enfin Osée 2, l’alliance du mariage est mis à pied d’égalité avec l’alliance avec Dieu. Le fait d’abandonner le compagnon de sa jeunesse équivaut à « oublier l’alliance avec Dieu ». Abandonner son compagnon revient à oublier l’alliance du mariage.
Cependant, l’union du mariage ne fait pas que résoudre le problème de solitude en comblant un vide ; il va bien au-delà !
Genèse 2/18,24 : Eve est celle qui est « convenable, appropriée à Adam ». C’est la traduction du mot hébreu de « proche, se rapprochant de ». C’est en fait, « l’autre moitié » d’Adam, cette autre moitié qui complète ou remplit totalement la vie de l’homme. Il donne à Adam, une stature autrement plus grande que s’il était resté seul, car il lui apporte dans le cadre de ses références, une dimension féminine nouvelle qui lui offre une vision de la vie qu’il n’aurait jamais eue auparavant. En retour, il apporte à sa femme, une perspective masculine qui lui élargit la vie, et lui donne une plénitude, un achèvement qu’elle n’aurait pas eu sans lui. C’est ainsi que l’union du mariage va bien au-delà du problème de solitude.
Le mariage est la relation humaine la plus proche, la plus intime de toutes. Dans Ephésiens 6 :28-31, Paul dit que la relation doit devenir si intime que, quoi que l’homme fasse ( en bien ou en mal ) pour sa femme, il le fait en même temps pour lui puisque tous deux sont devenus une seule chair (= personne).
Dans 1 Corinthiens 6, Paul distingue trois types d’union :
– un corps (v.16) : la relation sexuelle avec une prostituée = une union intime.
– une chair (v.16) : l’union par le mariage = une union plus intime.
– un esprit (v.17) : l’union avec le Christ = l’union la plus intime.
L’objectif révélé de Dieu pour le mari et la femme est qu’ils deviennent un dans tous les domaines de leur relation : intellectuellement, émotionnellement, physiquement, et l’alliance du compagnonnage a été conçu pour satisfaire à ce besoin.
Si le mariage est comparé par les prophètes de l’Ancien Testament, comme l’alliance qui scelle la relation de Dieu avec Israël, Paul, dans le Nouveau Testament, explique (Ephésiens 5) que la norme biblique du mariage chrétien se trouve dans la relation de Christ avec Son Eglise (dont le prototype était la relation de Dieu avec son épouse Israël) : comme Christ…il en est ainsi du mari ; comme l’Eglise…il en est ainsi de la femme. Voir Ezéchiel. 16 :8.
Ainsi, le mariage va bien au-delà de l’union de deux êtres qui font alliance pour s’engager ensemble pour la vie, il nous introduit dans une alliance spirituelle que Dieu veut sceller avec les hommes au travers de l’œuvre rédemptrice de Christ à la Croix, amenant l’Eglise à manifester, en tant qu’épouse, Son amour et Sa fidélité. L Alliance scellée par le sacrifice de Jésus à la Croix et qui se perpétue jusque dans la vie Eternelle.
Si l’union du mariage est combattu aujourd’hui, ce n’est pas seulement parce qu’il est à la fondation de la famille, mais il révèle la nature d’amour d’un Dieu Saint qui au travers de notre compagnonnage avec Lui, exige aussi de notre part, fidélité et amour. Demeurons donc fidèles à l’union de notre mariage car elle est sainte ! Et refétons au travers de notre fidélité à cette union, Son amour et Sa fidélité. C’est là notre premier témoignage., « car Sa bienveillance dure à toujours, et Sa fidélité de génération en génération. »
Pierre-Daniel MARTIN