« Puis je vis le ciel ouvert et voici parut n cheval blanc. Celui qui le montait s’appelait Fidèle et Véritable, et Il juge et combat avec justice. Ses yeux étaient comme une flamme de feu, sur sa tête était plusieurs diadèmes … et Il était revêtu d’un vêtement teint de sang. Son nom est le Parole de D.ieu » Apoc 19 :11-13
De plus en plus d’enfants de D.ieu, aujourd’hui se posent véritablement la question au sujet de la pratique des fêtes chrétiennes. Ils recherchent la signification messianique des fêtes dans les Ecritures et comment l’Eglise primitive les a célébrées. Leur intention est de revenir aux racines de la foi Chrétienne, pour rester fidèle à l’esprit de ces fêtes, et à leur signification biblique. Ces chrétiens désirent célébrer ces fêtes, hors de toute influence païenne, comme un témoignage vivant de Jésus-Christ dans leur vie.
Nous ne sommes pas sans ignorer que les dates des fêtes chrétiennes nous ont été imposées par l’Empereur Constantin au quatrième siècle. Celui-ci voulut faire du christianisme la religion officielle de son empire romain. A l’occasion du Concile de Nicée, Constantin prit plusieurs initiatives au sujet des fêtes chrétiennes. S’étant appuyé sur la doctrine de la substitution qu’un des premiers pères de l’Eglise, Origène avait développé au siècle précédent, Constantin fit tout en son pouvoir pour déjudaïser les fêtes chrétiennes. C’est pourquoi, il changea les dates des grandes fêtes juives que les chrétiens célébraient, dans le but de les « christianiser » en les dissociant des grandes fêtes juives traditionnelles. Ainsi, il rompait une tradition de trois siècles, où juifs et chrétiens célébraient en même temps les principales fêtes de l’Eternel mentionnées dans Le Livre du Lévitique au chapitre 23. Son but était donc de séparer les juifs et les chrétiens en déjudaïsant les principales fêtes de l’Eternel, et en les décalant dans le calendrier. De plus, il fit interdire la fête des Tabernacles et la Fête des Trompettes et il en rajouta d’autres (Comme Noël, qu’on fixa au 25 Décembre à la place de l’anniversaire de la naissance de Zeus) Constantin fixa le Vendredi Saint comme jour de la crucifixion du Christ (qui correspondait en fait, à la veille de la Pâque juive, qui fut décalé,) et il fit remplacer la Fête des Prémices (qui était le jour de la résurrection de Jésus) par la « Pâque Chrétienne ». Celle-ci devant avoir lieu le dimanche qui suit Vendredi Saint, c’est à dire deux jours après la crucifixion « officielle »du Christ (au lieu de trois !) Bien que les chrétiens des trois premiers siècles avaient l’habitude de se retrouver chaque dimanche (en tant que premier jour de la nouvelle semaine) pour célébrer la résurrection du Christ, ils se retrouvaient aussi le samedi pour fêter le shabbat, pour prendre la Cène et célébrer le Seigneur. Constantin va décréter le dimanche comme septième jour de la semaine, pour en faire une sorte de « shabbat chrétien », mais il interdit aux chrétiens de célébrer le shabbat juif. Par conséquent, les juifs traités de peuple déicide par la doctrine de la substitution pouvaient suivre leur shabbat qui devenait alors le sixième jour de la semaine. Par conséquent, le shabbat devenait contraire aux principes bibliques de repos, donné par D.ieu lors du septième jour ! Constantin punira sévèrement les chrétiens d’origine juive ou païenne, de pratiquer le Shabbat des juifs. En même temps, il leur interdisait de se rassembler dans les synagogues comme c’était la coutume, surtout parmi les juifs messianiques. Bien entendu, la fête de Noël remplaçait la fête juive de Hanouka, (début décembre) qui devenait proscrite. C’est ainsi que les chrétiens vont rapidement perdre leurs racines juives et assimiler des coutumes païennes comme la tradition des œufs de Pâques. Pâques, dans l’empire de Constantin, remplaçait la fête de la Fécondité de la Déesse Ishtar, ou l’on avait l’habitude de cacher des œufs. Les enfants devaient les chercher, en signe de promesse de fécondité. A Noël, on rajoutera au début du 20ème siècle la coutume scandinave de l’illumination d’un sapin, symbole du dieu des forêts, qui annonce la venue de la lumière que les dieux vont ramener sur la Terre.
Pourquoi donc les Pères de l’Eglise, et à leur suite l’empereur Constantin, se sont-ils acharnés à séparer l’Eglise de ses racines juives jusqu’à même déjudaïser le Christ ? La théologie de la substitution fut bien entendue à l’origine de cette grave erreur doctrinale. En fait, elle trouve sa source dans une attitude méprisante des païens devenus chrétiens, envers les juifs qui, dans leur majorité refusèrent de reconnaître Christ comme leur messie et sauveur. Du temps de l’empire Romain, dans un monde occulte et profondément superstitieux, les païens ressentaient aussi une réelle admiration teintée de jalousie envers les juifs, car ils ne pouvaient pas ignorer la supériorité et la force de pensée de la culture et de la théologie juive que contenaient leurs écrits, face à toutes les théophanies polythéistes de l’époque. Les rouleaux de Moïse révélaient un D.ieu unique et miséricordieux, qu’aucun homme ne pouvait se représenter ou s’en faire une image, tant Il est Saint et Glorieux. Mais plus exactement, nous trouvons les justifications de l’antisémitisme de l’époque, à travers l’influence considérable de la pensée philosophique de Platon sur la théologie chrétienne. Ainsi, Origène pour justifier son antisémitisme, va forger cette fausse doctrine de la substitution, qui aura des conséquences sur la pratique des fêtes chrétiennes à partir de Constantin. Elle sera vite reprise par tous les Pères de l’Eglise qui sont marqués par la pensée philosophique grecque de leur époque. Cette doctrine va développer d’idée que les juifs sont devenus un peuple maudit et qu’ils ont été remplacés par le peuple de l’Eglise.
Mais au moyen de quelle gymnastique de la pensée grecque, la théologie chrétienne des premiers siècles, est-elle tombée dans cette fausse doctrine ? Il nous faut comprendre le mécanisme du raisonnement philosophique de la pensée grecque chez Platon (4ème siècle avant JC). Platon va développer l’idée que toute réflexion de la pensée doit se forger au moyen de l’analogie. L’analogie, c’est l’expression d’une idée que l’on développe au moyen d’une métaphore, c’est à dire d’une image abstraite. Autrement dit, l’analogie est un raisonnement qui permet de transformer mentalement la chose analysée par une image, dans le but de raconter quelque chose, avec l’intention de signifier tout autre chose ! Ce procédé analytique est aux antipodes de la pensée Hébraïque des Ecritures. Nous comprenons alors pourquoi Origène (3ème siècle après JC) a pu affirmer que lorsque D.ieu dit « Israël » dans les Ecritures, cela signifie « Eglise » depuis la résurrection du Christ. Origène explique ainsi que le rejet du Messie de la part des juifs, signifie la bénédiction de l’Eglise qui par conséquent remplace Israël. Donc, tout l’héritage spirituel d’Israël dans les Ecritures, revient à l’Eglise.
Origène, parmi les plus célèbres des tous premiers pères de l’Eglise, va donc utiliser ce principe de l’analogie, qu’il puise chez Platon, pour s’écarter du principe littéral de l’analyse des Ecritures, dans le but de légitimer sa théologie de la substitution. Cette doctrine va faire des ravages à travers l’histoire, pour justifier de la part de l’Eglise tous les pogroms, et jusqu’aux camps de concentration nazis, et va donc marquer les dates des fêtes chrétiennes ! La Réforme va tenter de se séparer de l’analyse analogique des Ecritures, mais elle ne pourra jamais s’en défaire complètement, bien qu’elle ait le mérite de faire appel au St Esprit. Les mouvements évangéliques et les mouvements de Pentecôte s’en débarrasseront complètement, en redonnant au St Esprit son rôle et son autorité pour nous révéler au travers des Ecritures, la Parole infaillible de D.ieu. De plus, avec les Ecrits des auteurs messianiques, aujourd’hui, nous redécouvrons la véritable signification de nombreux passages difficiles dans la Bible. Leurs écrits nous permettent enfin de revenir radicalement à la pensée hébraïque et nous donnent un merveilleux outil pour rentrer, avec la révélation du St Esprit dans les richesses extraordinaires de la Parole de D.ieu. Ce renouveau de l’interprétation de la Bible commence déjà à faire ses effets dans les milieux pentecôtistes évangéliques. Eglise des Nations, doucement, nous revenons aux pratiques chrétiennes des premiers siècles, qui nous permettent d’une part, de revenir à nos racines juives sans chercher à judaïser, et d’autre part de nous approprier des principes divins qui nous libèrent de l’esprit de Babylone. Par exemple nous redécouvrons dans nos assemblées, la pratique du shofar, sa signification messianique, et sa portée prophétique. Il en va de même avec les signes et symboles bibliques que nous affichons sur nos bannières et que nous utilisons dans la louange ou la prière d’intercession prophétique. Nous sommes tous conscients aujourd’hui que la pratique de nos fêtes chrétiennes est encore marquée par l’esprit de Constantin et de Rome. Il ne s’agit pas de tout jeter aux orties, mais d’écouter le St Esprit nous diriger dans ce domaine, de comprendre le message que les auteurs messianiques modernes apportent à l’Eglise des Nations dans ce domaine.
Les grandes fêtes solennelles, décrites dans Lévitique 23, sont un merveilleux dévoilement du plan de D.ieu pour la rédemption du monde. C’est lors de la première venue de Jésus puis de sa seconde venue que Jésus les accomplira toutes dans le but précis d’amener le Royaume sur Terre dans toute sa plénitude. Il ne s’agit donc pas de chercher à ressembler au peuple de la première Alliance en célébrant ces fêtes. Cependant, lorsque nous les célébrons, nous obéissons à la Parole, car elles nous font entrer dans la connaissance et la mémoire de ce que D.ieu a déjà accompli pour nous. Mais encore, nous anticipons le « pas encore là » des fêtes que le Seigneur n’a pas encore accompli. Il s’agit de la fête des Trompettes où Jésus vient chercher son épouse et rassemble ses élus pour les noces (Rosh Hashana). Il s’agit aussi de la fête du Grand Pardon lors de Son Retour sur Terre (Yom Kippour). Enfin, il s’agit de la dernière fête, celle de la dernière Récolte qui rassemblera les Nations pour célébrer Jésus (Fête des Tabernacles). Nous sommes donc appelés à vivre au moyen de notre foi, et de notre espérance, ces trois dernières fêtes qui nous préparent ainsi à anticiper le Retour de Jésus par une plus grande consécration et un plus grand sentiment de responsabilité envers les perdus et pour nous préparer à régner avec Lui. Les fêtes solennelles de l’Eternel, en tant que manifestation prophétique pour le peuple de D.ieu, nous permettent de revivre ce que Jésus a déjà accompli à Pâques, aux Pains sans Levain, aux Prémices et à Pentecôte. De cette manière, ces fêtes vivifient notre foi et manifestent notre reconnaissance à D.ieu. Car le Seigneur dévoile toujours un peu plus, après chacune de ses fêtes, son plan de rédemption pour amener le monde sous son règne. C’est un moyen merveilleux de vivre ensemble ce qu’existentiellement, nous n’avions pas vu vivre, n’étant pas encore nés. De plus, nous pouvons alors anticiper les trois dernières, et ainsi, nous vivifions notre espérance dans ce qu’il va accomplir, dans un temps que nous espérons toujours plus proche. Ces dernières fêtes non accomplies, nous encouragent à être prêts à tout moment, pour les Noces qui approchent car l’Epoux viendra sans avertir, chercher une Epouse qui sera prête !
Les sept fêtes solennelles de l’Eternel nous invitent à revivre en sept épisodes successifs, la merveilleuse histoire d’amour, d’un Sauveur qui donne sa vie pour Sa bien-aimée. Il lui fait des cadeaux, et lui promet de revenir la chercher lorsqu’Il lui aura préparé une place. C’est alors qu’Il revient la chercher, au son de la trompette, et sans prévenir, pour la conduire à la Noce. La Maison est prête, et ensemble ils reviendront sur Terre pour le Banquet, et devront régner comme Roi et Reine sur le monde, dans un monde de paix et de justice !
Pierre-Daniel MARTIN